Mon étincelle

Je n’écris pas souvent ici, mais le gazouillis d’Audrey m’a ramenée à « mon étincelle » et m’a donné envie de vous en parler!

audrey_gazouillis

Je devais avoir 8 ou 9 ans, ma mère, qui travaillait dans une école, avait ramené à la maison pour l’été un ordinateur « plus puissant que celui que nous avions à la maison » (lire ici :« avec un écran bleu et blanc, pas noir et orange »). J’ai joué à Snake, j’ai franchi tous les niveaux…

Un jour, mon père m’a demandé si j’étais tannée de jouer au même niveau (le dernier), et m’a demandé où j’aimerais que les obstacles soient placés. Il a créé un 11e niveau sur mesure, en plaçant les murs où je lui demandais. Mon père était un magicien*!

Mon étincelle, c’était ça : je venais de comprendre que, quand tu parles le langage de la machine, tu peux lui faire faire ce que tu veux. C’est toi qui décides, pas « le système ». (C’est d’ailleurs probablement pour ça qu’aujourd’hui, ça m’horripile autant d’entendre « le système ne fait pas ça » : dis-lui comment faire, il va le faire!).

Le 22 septembre 2017, Étienne Wenger donnait une conférence à l’Université Laval et il disait qu’on a souvent enseigné les mathématiques aux jeunes comme s’ils allaient devenir des mathématiciens, et qu’on devait plutôt les aider à naviguer dans un monde où les mathématiques sont partout. Pour moi, c’est le même rapport avec l’informatique.

Même si ma formation initiale est en informatique, la programmation reste un outil dans mon coffre à outils. Ça teinte la façon dont j’entreprends tout ce que je fais. Je jongle avec plusieurs chapeaux (enseignante en développement web, chargée de cours en enseignement collégial, entrepreneure, chercheure, doctorante), mais la programmation, je la vois comme une paire de lunettes, pas un chapeau : c’est une façon d’aborder les situations, de trouver des solutions, d’optimiser mon travail, de peaufiner la présentation, etc.

Mon fils est encore trop jeune pour savoir ce qu’il fera quand il sera grand, mais j’espère un jour voir dans ses yeux cette étincelle (et qu’il s’imagine quelques minutes que je suis magicienne!)

* Je ne vous parle pas de la fois où j’ai cru comprendre (je ne dis pas « il m’a dit », mais pas loin) que le « a: » qu’il fallait taper pour accéder à la disquette, c’était le mot de passe de mon journal intime de petite fille… 😉

2 commentaires

  1. Belle réflexion Michelle. La programmation informatique est un outil pour toutes les activités de notre vie . Tout comme les maths.

    André

  2. Ce commentaire met aussi en évidence une vérité importante que bien des enseignants (au sens très large) ont tendance à oublier (ou qu’ils ignorent) : pour faire comprendre une notion à quelqu’un (un enfant, un élève, un étudiant, un ami ou même ordinateur), il faut d’abord connaître ce que la personne connaît. Il faut connaître le vocabulaire déjà acquis par la personne et aussi l’état de ses connaissances pour trouver les liens qu’il pourra faire et les comparaisons qui lui parleront, par opposition à ceux qui seront une nouvelle complication qui l’éloigneront de la nouvelle idée qu’on veut lui faire comprendre.

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